enfants (519).
SEC. ibid. Pierre n’avoit plus de femme. Il vaut mieux dire: Pierre avoit répudié en 1696 sa première femme Eudoxie fille de Théodore Lapukin dont il eût deux fils. L’un étoit le malheureux Tsarévitch Alexis né le 19 Février v. st. 1690, et le second Alexandre qui naquît le 3 Octobre 1691 et mourut la même année.
Voltaire modifia son texte, mais jusqu’à quel point?
N. 309. – La jeune prisonnière de Marienbourg (519).
SEC. p. 5, prisonnière de Mariendal. De Marienbourg.
Voltaire corrigea l’erreur sur laquelle on avait attiré son attention.
N. 310. – à qui [à la jeune prisonnière de Marienbourg] 0n avait donné le nom de Catherine (519).
SEC. ibid. à qui on donna le nom de Catherine, qui portoit le nom de Catherine. Elle n’en a jamais eût d’autre autant qu’on sait.
N. 311. – étoit tombé en partage au prince Menzicoff.
SEC. ibid. Il n’y eût aucun partage. Lorsque la petite ville de Marienbourg fut prise par le général Bauer allemand de nation qui commandoit sous le maréchal Scheremetoff, pris d’abord sous sa protection le pasteur luthérien Glück avec toute la famille parmi laquelle se trouvoit aussi Catherine qui étoit chez lui en pension. Pierre la vit chez Bauer, elle lui plut, et il la confia aux soins de son favori Menschicoff. Il est faux qu’elle ait gouverné sa maison. Elle n’avoit pas encore ni l’âge ni l’expérience pour se charger d’une telle fonction. Menschicoff la traita d’abord qu’elle entra dans sa maison avec tous les égards dûs aux dispositions favorables que son maître mar-quoit pour elle. Elle n’y resta pas longtemps et occupa bientôt un appartement à la Cour. L’Impératrice Catherine est née en 1688, par conséquent elle n’avoit que 14 ans lorsque les Russes se rendirent maîtres de Marienbourg.
Les paroles qui avaient provoqué ces observations et qui étaient si peu flatteuses pour la mémoire de Catherine, ainsi que pour la tsarine Elisabeth, alors sur le trône («étoit tombé en partage au prince Menzicoff») disparurent complètement dans le texte imprimé.
N. 312. – Elle se rendit si agréable par son caractère que le czar voulut l’avoir auprès de lui; elle l’accompagna dans ses courses et dans ses travaux pénibles, partageant ses fatigues, adoucissant ses peines par la gaieté de son esprit et par sa complaisance (519).
SEC. ibid. Adoucissant ses peines par la gayeté de son esprit et par sa complaisance. Il sera plus approchant du véritable caractère de Catherine si on dira: «adoucissant ses peines par un tendre empressement d’aller au devant de tout ce qui pouvoit lui plaire».
N. 313. – Elle [Catherine] calma souvent la colère du czar, et le rendit plus grand encore en le rendant plus clément (520).
SEC. ibid. En le rendant plus humain. Mr. de Voltaire est prié de vouloir bien changer cette expression qui présente l’opposé d’un homme dur et cruel ce que Pierre n’étoit pas. Un prince est souvent forcé d’user de sévérité sans y avoir le moindre penchant. Pierre étoit dans le même cas.
Voltaire fit ce qu’on lui demandait et remplaça le mot «humain» par le mot «clément».
N. 314. – Enfin elle lui devint si nécessaire qu’il l’épousa secrètement en 1707. Il en avait déjà deux filles, et il en eut l’année suivante une princesse qui épousa depuis le duc de Holstein. Le mariage secret de Pierre et de Catherine fut déclaré le jour même [note de Voltaire: «17 mars 1711»] que le czar [note de Voltaire: «Journal de Pierre le Grand»] partit avec elle pour aller éprouver sa fortune contre l’empire ottoman (520).
SEC. p. 6. Il en eut l’année suivante. Pierre Ier en avoit deux filles ce qui joint à plusieurs autres raisons le détermina en partant de Moscou pour aller combattre en personne les Turcs de faire la susdite déclaration de son mariage.
N. 315. – L’hetman des Cosaques devait contenir les Tartares (520).
SEC. ibid. L’Hetman des Cosaques. Voyés la note à la page 4.
Voir N. 306.
N. 316. – Vers le Niester (520).
SEC. p. 6. Vers le Dnieper – vers le Dniester.
Voltaire corrigea l’erreur, mais dans le soin qu’il mettait toujours à fuir le groupement de consonnes, il accepta le mot Dniestr en le modifiant légèrement.
N. 317. – Un autre corps de troupes, sous le prince Gallitzin, marchait par la Pologne. Tous les commencements furent favorables, car, Gallitzin ayant rencontré près de Kîovie un parti nombreux de Tartares joints à quelques Cosaques et à quelques Polonais du parti de Stanislas, et même de Suédois, il les défit entièrement et leur tua cinq mille hommes. Ces Tartares avaient déjà fait dix mille esclaves dans le plat pays (520).
SEC. ibid. Un autre corps de troupes. Ce sont les 10 régiments qui étoient aux ordres du lieutenant-général prince Galitzin. Pierre I ayant eut avis que les Tartares avoient fait une invasion sur les frontières de la Russie et que Potocki palatin de Kiovie étoit entré en Pologne avec un corps de 7.000 Tatares, Polonois et Cosaques rebelles aux quels s’étoient aussi joints quelques Suédois, lui ordonna de se porter de ce côté-là. Galitzin les surprit en tua près de 5.000 et délivra jusqu’à 10.000 hommes dans le plat pays qu’ils emmenoient captifs.
On ne peut s’empêcher de reconnaître l’influence de ces informations sur le texte imprimé.
N. 318. – Toute l’armée, si elle eût été rassemblée, devait monter à soixante mille hommes (520).
SEC. ibid. Devoit monter à cent mille hommes. Toutes ces troupes qui marchoient de différents cotés pour se joindre sur les bords du Dniester ne surpassoient pas 70.000 hommes y compris les Cosaques.
Voltaire, en modifiant le nombre d’hommes qu’il avait donné tout d’abord, non seulement se rapprocha du chiffre qui lui avait été fourni, mais en donna un encore plus bas. S’il ne s’agit pas là d’une inadvertance de sa part, on peut supposer qu’il ait voulu déduire du nombre total des troupes les cosaques qui en faisaient partie et qu’il évaluait à 10.000 hommes.
N. 319. – Ce prince [le roi de Pologne], qui devait tout au czar,