Skavronski: on y raconte comment il fut trouvé et amené ŕ Pétersbourg ŕ la présence de l’empereur et de l’impératrice. En reconnaissant en Skavronski le véritable frčre de la tsarine, Pierre dit ŕ son épouse): «Cet homme est ton frère; allons, Charles, baise la main de l’impératrice, et embrasse ta sœur». L’auteur de la relation ajoute que l’impératrice tomba en défaillance, et que lorsqu’elle eut repris ses sens le czar lui dit: «il n’y a là rien que de simple: ce gentilhomme est mon beau-frère: s’il a du mérite, nous en ferons quelque chose; s’il n’en a point, nous n’en ferons rien». – Il me semble (continue ensuite Voltaire lui-męme) qu’un tel discours montre autant de grandeur que de simplicité, et que cette grandeur est très-peu commune. L’auteur dit que Scavronski resta longtemps chez Shepleff, qu’on lui assigna une pension considérable, et qu’il vécut très-retiré. Il ne pousse pas plus loin le récit de cette aventure, qui servit seulement à découvrir la naissance de Catherine; mais on sait d’ailleurs que ce gentilhomme fut créé comte, qu’il épousa une fille de qualité, et qu’il eut deux filles mariées à des premiers seigneurs de Russie. Je laisse au peu de personnes qui peuvent être instruites de ces détails à démêler ce qui est vrai dans cette aventure, et ce qui peut y avoir été ajouté (538–540).
SEC. ibid. l. 19. Manuscrit curieux. Charles Scavronski frère de l’Impératrice Catherine arriva à Pétersbourg 1724. Il étoit fils d’un pauvre gentilhomme de Lithuanie mort dans les guerres de Pologne. Pierre I ayant appris qu’il étoit en Courlande envoya ordre au prince Repnin gouverneur de Riga de le faire venir à Pétersbourg. Scavronski avoit encor deux sœurs mariées à des gentilhommes polonois dont l’un s’appelait Henricoff et l’autre Jefimofski. Ils arrivèrent aussi quelque temps après de la Lithuanie avec leurs familles, ainsi que la femme et les enfants de Scavronski. Mr. Schépeleff depuis grand maréchal de la cour avoit été chargé de les conduire à Pétersbourg. Ils ont été créés tous trois comtes. Le fils du comte Scavronski est actuellement grand-maître de la cour de l’Impératrice et la fille est mariée au comte Vorontzoff chancelier de l’Empire. Il y a aussi un fils du comte de Henricoff qui est lieutenant-général et un autre du comte Jefimofski qui est maréchal de la cour. Voilà ce qu’il y a de vrai au sujet de la parenté de l’Impératrice Catherine. Le reste de ce que Mr. de Voltaire a cité du manuscrit en question est absolument destitué de fondement. Qui sçait mieux que lui combien les petits esprits prennent à la tache d’inventer des choses extraordinaires comme le seul moyen pour eux de rendre leur écrits intéressans!
N. 382. – Toute l’histoire de cette impératrice (540).
SEC. p. 12. Erbmagd. Ce mot signifie en allemand une esclave. Il est absolument faux et impossible par les raisons qu’on a allégué plus haut que le ministre luthérien ait donné ce nom à Catherine. Ce que l’auteur du manuscrit dit au sujet des prétendus ambassades et du discours que Pierre I avoit tenu après est sujet à caution et par cette raison pourroit bien être retranchée.
Voir plus haut le N. 381. Voltaire ne voulut pas supprimer dans son texte les «paroles» qui auraient été prononcées par Pierre le Grand.
N. 383. – Il ordonna que le sénat de Moscou fût transporté à Pétersbourg: ce qui s’exécuta au mois d’avril 1712. Par là cette nouvelle ville devint comme la capitale de l’empire (541).
SEC. Le sénat de Moscou fut transporté à Pétersbourg. On ne sauroit dire que par le transport du sénat de Moscou à Pétersbourg cette dernière ville devint la capitale de l’empire. Ce sénat de régence n’avoit été établi que l’année avant lorsque Pierre I partit de Moscou pour faire la guerre aux Turcs. Il l’a continué après à perpétuité en le chargeant de l’administration de tout ce qui concerne l’interieur de l’empire.
N. 384. – Plusieurs prisonniers suédois furent employés aux embellissements de cette ville, dont la fondation était le fruit de leur défaite (541).
SEC. p. 14. Les prisonniers suédois. Ils furent employés à bâtir une ville etc.
Il paraît qu’a Pétersbourg on ait voulu supprimer le mot «embellissements».
Chapitre IV.
Prise de Stetin. Descente en Finlande. Événements de 1712
N. 385. – Pierre mena son épouse à cette expédition [note: Septembre 1712] (542).
SEC. Pierre mena son épouse à cette expédition. Il partit avec elle pour la Poméranie le 27 juin et il arriva au camp devant Stetin le 4èmeaoût. Il y trouva le Tsarevits son fils qui devoit faire la campagne sous le prince Menschikoff.
N. 386. – Le czar envoie trois courriers coup sur coup au roi de Danemark pour le prier de l’attendre, et pour l’avertir du danger qu’il court s’il combat les Suédois sans être supérieur en forces. Le roi de Danemark ne voulut point partager l’honneur d’une victoire qu’il croyait sûre; il s’avança contre les Suédois, et les attaqua près d’un endroit nommé Gadebesk… Stenbock remporta la victoire avant que les Russes pussent arriver à portée du champ de bataille (545).
SEC. p. 21. Gadébuth. Lisés: «Gadebouch».
Dans l’édition de 1764 (Leipzig): Gadebush. Dans l’«Histoire de Charles XII», dernière édition (Œuvres, XVI, 312): Gadebesk.
SEC. p. 22. l. 4. avant que les Russes. La veille de cette affaire Pierre I envoya trois officiers l’un après l’autre pour avertir le roi de Danemark de ne pas hazarder une bataille avant qu’il l’auroit joint avec ses troupes, n’étant éloigné que de trois miles. Le roi qui se croyoit assuré de la victoire, n’en vouloit pas partager la gloire avec les Russes, et il fut battu. On disoit généralement que c’étoit par l’intrigue des Saxons que le roi de Danemark n’avoit pas voulu admettre les Russes à cette affaire.
La narration de Voltaire se base entièrement sur les faits qui lui sont relatés dans la remarque ci-dessus.
N. 387. – Travendal (546).
SEC. p. 23. Frauendal. Lisés: «Travendal».
L’erreur a été corrigée.
N. 388. – Slesvick (546).
SEC. ibid. Slesevits. Lisés: «Slesvick».
Voltaire